fresque historique

Les femmes peintres à travers l'Histoire

Eufrasia BURLAMACCHI (1478-1548)

Une vocation spirituelle précoce et fondatrice

Eufrasia Burlamacchi, issue d'une prestigieuse famille de Lucques, voit sa destinée façonnée dès son enfance par une forte influence religieuse. Fille de Giovanni Burlamacchi, un banquier influent et membre du conseil municipal, et de Caterina Trenta Olso, elle intègre avec sa sœur Gabriella le couvent augustinien de San Nicolao en Toscane. Très tôt, son engagement spirituel dépasse la simple dévotion. Le 15 avril 1502, à 20 ans, elle quitte le couvent en compagnie de sa sœur et de dix autres religieuses pour fonder le couvent dominicain de San Domenico à Lucques, soutenue par l’aide précieuse de son père. Ce nouvel établissement devient rapidement un foyer spirituel rayonnant, attirant même plusieurs jeunes femmes de la famille Burlamacchi.

Une vision inspirée par Savonarole

Eufrasia Burlamacchi est profondément marquée par les idéaux réformateurs de Jérôme Savonarole, figure controversée de la Renaissance. Sa proximité avec ce courant spirituel passe notamment par son cousin Fra Pacifico, prieur du couvent San Marco à Florence et fervent disciple de Savonarole. Guidée par ces principes, Eufrasia développe une spiritualité exigeante et orientée vers la réforme des mœurs religieuses. Sous sa direction, le couvent de San Domenico incarne une quête de rigueur et de renouveau, ancrée dans les enseignements dominicains et les valeurs prônées par Savonarole.

Un héritage artistique durable

Eufrasia Burlamacchi ne se contente pas d’être une figure spirituelle. Son œuvre artistique, bien que discrète, est précieuse. Formée vraisemblablement au sein de son couvent, elle s’inspire de l’art de Fra Bartolomeo, un dominicain renommé de San Marco. Sa maîtrise de l’enluminure se manifeste dans la création de quatre antiphonaires et d’un graduel, œuvres liturgiques d’une grande finesse datées entre 1502 et 1516. Ces manuscrits, aujourd’hui conservés à la Bibliothèque publique de Lucques, témoignent d’un savoir-faire exceptionnel. Malgré la perte des colophons qui en auraient confirmé l’attribution, ces pièces attestent du talent d’Eufrasia, qui laisse un héritage culturel et artistique durable avant de s’éteindre le 2 janvier 1548.

Un aperçu de ses œuvres

BURLAMACCHI

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