Les humains ont toujours dessiné et peint. Hommes et femmes. Nous ne connaissons qu’une infime partie de tous ces acteurs et actrices de la peinture. La notoriété de ceux et celles retenues par l’Histoire est due autant à l’exceptionnelle qualité ou nouveauté de certaines œuvres qu’au simple fait que quelqu’un l’a rapportée. Que saurions-nous des peintres grecs de l’antiquité sans les écrits de Pline l’ancien ? Que saurions-nous des peintres de la Renaissance italiennes sans les récits de Giorgio Vasari ?
Pendant longtemps les peintures, les enluminures des manuscrits étaient des œuvres collectives. Artisan et artiste étaient mêlés. Même Léonard de Vinci était l’un des apprentis de l’atelier d’Andréa Verrocchio. Le « baptême du Christ » de 1479 était une œuvre collective qui révéla Léonard. Apposer sa signature sur sa création ne devient courant qu’à la Renaissance. Auparavant il était rare que l’on mentionne le nom des artistes ayant participé à la création. Le nom de dame ENDE, une none enlumineuse allemande vers l’an mille est l’un des premiers. GUDA une autre enlumineuse allemande est l’une des premières à signer et laisser son autoportrait au XIIe siècle. Certaines enlumineuses des siècles suivant l’imiteront CLARICIA au XIIIe siècle, Maria ORMANI au XVe siècle.Lavinia FONTANA est l’une des premières femmes à oser peindre des nus au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, Judith LEYSTER devient membre de la guilde de Saint-Luc à Haarlem, un fait rare pour une femme à l'époque, et ouvre son propre atelier, où elle forme des élèves, y compris des hommes. Marie BEALE en Angleterre est l’une des premières peintres professionnelles à ouvrir un atelier. Et en Italie, Elisabetta SIRANI fonda également son propre atelier à l’âge de 27 ans. Au XVIIIe siècle, Angelica KAUFMANN et Mary MOSER sont les premières femmes à être membres fondatrices de la Royal Academy of Arts de Londres. Les académies de peinture ouvrent progressivement leurs portes aux femmes. L'Académie Royale de Peinture et de Sculpture à Paris, fondée en 1648 admet Catherine GIRARDON et Louise MOILLON en 1663. Les femmes artistes n'avaient pas accès aux cours de dessin d’après modèles masculins nus et avaient interdiction de représenter un nu. En Italie, Elisabetta SIRANI (1638-1665) ou Artemisia GENTILESCHI (1593-1653) malgré leur notoriété ont travaillé en dehors des structures académiques. En France, les femmes ne furent admises pour la première fois à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1861, mais restaient séparées des hommes dans les cours et ne pouvaient participer aux mêmes concours.
Le projet de ce site est de rendre visible les femmes peintres en en dressant un court portrait ainsi qu’un simple aperçu de leurs œuvres afin de montrer la continuité de la création féminine en peinture. Les peintre identifiées, mais dont on n'a pas trouvé d'œuvre accessible, ne sont pas mentionnées. Pardonnez mes probables erreurs et, mieux, aidez-moi à les corriger. La présentation de chaque peintre est provisoire. Je propose à tout étudiant(e) en histoire de l'art, ainsi qu'aux amateurs et amatrices de rédiger une nouvelle présentation. Si elle est acceptée, elle sera accompagnée de votre signature.